Je n’aimerais pas les gens
J’aurais un appétit d’enfant
Je m’enticherais des traiteurs
J’enrichirais les chausseurs
Je serais handicap quarante cinq
Mon écoute serait feinte
Je me sacrifierais dans l’attente
Je ne dormirais pas sous la tente
Je voyagerais sur mon canapé
Je lirais des policiers
Je craindrais le noir et les couleurs
Je redouterais le défilement des heures
Je ne serais pas vilaine
J’aurais les soupirs d’une châtelaine
Je conforterais mes a priori
J’aurais un langage joli
L’espagnol serait mon préféré
J’initierais à l’anglais
J’aurais un sens politique esthétique
Je serais prompte à la critique
J’aurais des idées très soignées
Je serais toujours bien coiffée
Je ne supporterais pas la poussière
Ni ma mère ni ma belle-mère
Je ne pourrais être méchante, si, j’ose
Je serais souvent sur le mode pose
Je prônerais l’élitisme
Je bannirais le sentimentalisme
Mon époux serait ma mission
J’aurais quelques relations
J’abandonnerais la plupart de mes rêves
On pourrait voir les feux de l’amour sur mes lèvres
Je serais sensible aux diamants
J’adorerais les beaux vêtements
Je sentirais toujours bon
Javel serait mon parfum de prédilection
Je penserais de mon fils qu’il est le meilleur
Je parlerais à ma fille quand elle serait majeure
Sous la bise, je deviendrais banquise
Tout va bien serait ma devise
La diplomatie serait ma façon
Je serais toute entière discrétion
Je prendrais soin de mes mains
Je suivrais un seul et même chemin
Je trierais mes souvenirs
Je ne saurais pas partir
J’affectionnerais les belles voitures
Je collectionnerais les ceintures
J’aurais un emploi du temps dément
Médecin, Leclerc, shopping, pas d’amant
Je ne raconterais pas d’histoires
Je donnerais très peu d’espoir
J’aurais une attirance pour le vide
Mes poubelles en seraient avides
J’aurais peur des huskies
Ma drogue s’appellerait whisky
Je maudirais les conflits
L’argent serait mon paradis
Je ferais une croix sur l’éternel
Je ne serais pas manuelle
Je vivrais anxieuse
Assurément pas courageuse
Je serrerais continuellement les poings
J’irais rarement au jardin
… si j’étais … ma … vipère